Savoirs et polémiques
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Résistance et soumission ...

Aller en bas

Résistance et soumission ... Empty Résistance et soumission ...

Message par Voyageur Dim 9 Sep 2012 - 9:39

En cherchant une citation de référence de Dietrich Bonhœffer s’appliquant au « futur-qui-doit-se-construire-en-s’appuyant-sur-le-passé » ; en rapport avec le sujet des Pussy-Riot
… je suis tombé sur quelques unes de ses citations.

Je vous les livre ‘en l’état’, pour info, sans commentaires.

**************************************************

* Y-a-t-il jamais eu dans l'histoire des hommes qui ont senti à ce point le sol se dérober sous leurs pieds, des hommes pour lesquels toutes les alternatives étaient également intolérables et dénués de sens ?

* L'ultime question que me pose ma responsabilité n'est pas de savoir comment je me tirerai d'affaire héroïquement, mais comment la génération à venir pourra continuer de vivre.

* Le fanatique croit pouvoir affronter la puissance du mal grâce à sa pureté. Mais comme le taureau, il n'atteint que la cape rouge et pas le toréador lui-même ; il finit par s'épuiser et se laisser vaincre.

* La bêtise est une ennemie du bien plus dangereuse que la méchanceté. On peut protester contre le mal, le mettre à nu, l'empêcher par la force. Nous sommes impuissants contre la bêtise. Je pense que nous devrions tous nous préparer par une discipline du corps et de l'esprit pour le jour où nous serons mis à l'épreuve. Nous devons recommencer à comprendre.

* Ce ne sont pas les circonstances, mais nous-mêmes qui ferons de notre mort une mort pleinement consentie.

* Le danger de nous laisser à mépriser les hommes est grand.

* Il nous reste le chemin étroit et presque introuvable de celui qui reçoit chacune de ses journées comme la dernière et qui vit malgré tout par sa foi et sa responsabilité, comme s'il avait un long avenir.

* Si le jugement dernier est demain, alors nous cesserons le travail pour un avenir meilleur, mais pas avant.

* Notre force intérieure sera-t-elle assez grande pour résister à ce qu'on nous impose ? Notre franchise envers nous-mêmes sera-t-elle restée assez impitoyable pour que nous retrouvions le chemin de la simplicité et de la droiture ?
(Nota : Bonhœffer parle ici de lui et de ses collègues pasteurs.)

* Ce n'est qu'en aimant la vie et la terre assez pour que tout semble fini lorsqu'elles sont perdues qu'on a le droit de croire à la résurrection des morts.

* On porte en soi la beauté du passé non comme une épine, mais comme un précieux cadeau. Dans l'Église nous n'avons qu'un seul autel.

* Si nous sortons vivants de cette période, nous reconnaîtrons très clairement après coup, combien il était bon que tout se passât pour nous exactement de cette manière. C'est seulement en vivant entièrement dans l'instant présent qu'on peut rester ouvert à ce qui va et à ce qui doit arriver (à Maria, sa fiancée).

* La culture qui fait faillite dans le danger n'en est pas une. La culture doit pouvoir affronter le danger et la mort, même si elle est incapable de les vaincre ; que signifie vaincre ?

* Je réfléchis souvent au fait que les Israélites ne prononcent jamais le nom de Dieu ; et je le comprends toujours mieux.

* Seule la misère nous réveille et nous pousse à la prière. Je ressens cela chaque fois comme une honte et c'en est une. On n'a pas le droit de se servir de tels moments pour un chantage religieux.

* Le temps où l'on pouvait tout dire aux hommes par des paroles théologiques ou pieuses est passé, c'est-à-dire le temps de la religion en général.

* Il apparaît que tout va sans "Dieu" aussi bien qu'auparavant.

* Que signifie une vie chrétienne dans un monde sans religion ? La tâche de notre génération ne sera pas de désirer encore une fois "de grandes choses", mais de sauver notre âme du chaos, de la garder et de voir en elle le seul bien que nous sauverons de la maison en feu, comme notre "butin". Dieu nous fait savoir qu'il nous faut vivre en tant qu'hommes qui parviennent à vivre sans Dieu. Le Dieu qui est avec nous est celui qui nous abandonne.

* Jusqu'à ce jour la vie des chrétiens sera silencieuse et cachée ; mais il y aura des hommes qui prieront, agiront avec justice et attendront le temps de Dieu.

* Celui qui n'a pas l'intention de répondre d'un passé pour façonner un avenir n'a pas de mémoire.

* Il faut arracher les hommes à leur pensée à sens unique.

* Dieu réalise non pas tous nos désirs mais toutes ses promesses.

* Comment être des chrétiens irréligieux et profanes ?

* Où est la limite entre la résistance nécessaire contre le "destin" et la soumission, tout aussi nécessaire ? Je trouve important que le mot "destin" soit neutre (en langue allemande). Dieu ne nous rencontre pas seulement comme un Tu (personnel), mais aussi sous la forme masquée d'un Ça (neutre), et ma question est alors au fond celle-ci : comment trouver le Tu dans le Ça (le destin), ou autrement dit, comment le fait d'être "sous la conduite" se réalise-t-il dans le destin. On ne peut donc pas fixer une fois pour toutes la limite entre résistance et soumission, mais toutes deux doivent être pratiquées résolument. La foi exige cette attitude souple et vivante. Il nous faut faire face au destin aussi résolument que nous devons nous y soumettre en temps voulu. Si l'on ne fait que ce que tout semble motiver, on n'arrivera jamais à l'action. Ce n'est pas dans les fuyantes pensées, mais dans l'action seule qu'est la liberté.

* Le monde devenu majeur est plus impie et, peut-être justement pour cette raison, plus près de Dieu que ne l'était le monde mineur. Notre relation à Dieu n'est pas une relation "religieuse" avec l'Être le plus haut, le plus puissant, le meilleur que nous puissions imaginer - là n'est pas la vraie transcendance - mais elle consiste en une nouvelle "vie pour les autres ". Ce ne sont pas les tâches infinies et inaccessibles qui sont la transcendance, mais le prochain qui est placé sur notre chemin.

* L'au-delà n'est pas ce qui est infiniment loin, mais ce qui est le plus proche.

* Quand on a renoncé complètement à devenir quelqu'un, un saint, ou un pécheur converti, ou un homme d'Eglise (ce qu'on appelle une figure de prêtre), un juste ou un injuste, un malade ou un bien portant, afin de vivre dans la multitude des tâches, des questions, des succès et des insuccès, des expériences et des perplexités - et c'est cela que j'appelle vivre dans le monde - alors on se met pleinement entre les mains de Dieu, on prend au sérieux non ses propres souffrances mais celles de Dieu dans le monde, on veille avec le Christ à Gethsémani ; tel est je pense la foi. C'est ainsi qu'on devient un homme, un chrétien (cf. Jérémie 45).

___________________________________________
« etsi deus non daretur »Dans le contexte : comme si Dieu n’existait pas
En quelque sorte, mettre toute formulation confessionnelle en suspens pour échapper à un enfermement identitaire autoréférentiel.

Un des derniers thèmes connus de méditation de Dietrich Bonhœffer (juillet et août 1944)
Voyageur
Voyageur


http://chretien-paien.forumactif.com/

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum